Le Togo
Hier soir j’ai vu la lune,
Malgré l’Harmattan et sa poussière brune.
Elle avait la forme d’une pince de crabe,
Ou encore celle de ces sabres arabes.
Je l’ai vu disparaître et laisser place au soleil,
Dont le jaune rend même jaloux les abeilles.
La nuit étoilée a précédée le jour clair,
Et j’ai pu observer les quelques arbres restés verts.
Les petits enfants utilisaient leurs branches comme
toboggans,
En rendant furieux les plus grands.
Et moi, assise à l’ombre d’un manguier, j’étais lucide,
L’âge me rattrapais, il n’était plus temps d’être candide.
De la haut, il me narguait, ce soleil,
Lui qui avait encore fait le tour du monde la veille !
Une petite fille est passée et m’a proposée des cacahuètes
Qu’elle portait sur une calebasse, sur sa tête.
Au loin, un air de musique,
Venant des djembés et des percus d’Afrique .
Je sentais comme un goût de belles vacances,
Et réalisait à quel point j’avais de la chance.
A côté de moi, des femmes faisaient la lessive,
Dans la rivière grâce à laquelle elle vivent.
Au Togo, il n’existe pas de printemps,
Saison sèche et saison des pluies, il n’y a que ça comme
temps.
La chaleur donnait envie de dormir,
Ce que je fis, avec sur mes lèvres un sourire.
Dans mes rêves, un grand Martini,
Même si c’est le Chouc la boisson locale, ici !
Togo, fevrier/mars 2007